/image%2F1207404%2F20140826%2Fob_06113e_2014-01-01-475.jpg)
Sibulan, lundi 12 juillet 2010. 14 h 30. Température : 33°.
Temps légèrement nuageux, calme. Ce matin, temps fort couvert, pluvieux, assez sombre (peut-être à cause de l'éclipse ?).
Mercredi passé, nous nous sommes rendu dans une école Don Bosco de Dumaguete pour voir à y inscrire Gaëtan en vue de notre installation ici, l'an prochain. Après un test de connaissance en anglais et mathématique réussi, il semble que Gaëtan pourra être admis en 3e, voire 4e primaire. On a choisi cette école parce que Gaëtan est également dans une école Don Bosco en Belgique. On suppose donc que ce sera un peu le même esprit.
Afin de l'habituer à recevoir des cours en anglais, nous avons décidé de déjà lui faire suivre la classe en élève libre pendant quelques semaines. Demain sera son premier jour. Nous espérons aussi qu'il se fera dès à présent quelques amis de son âge, car, pour l'instant, il n'a pas beaucoup de compagnons de jeu durant la journée : les enfants d'ici sont en cours toute la semaine.
Il faut savoir que les grandes vacances ont lieu ici durant les mois d'avril et mai, soit les mois les plus chauds et les moins pluvieux. D'autre part, il faut être courageux pour aller à l'école ici, car les cours commencent dès 7 h 15 du matin pour se terminer à 16 h 30. Pas de sortie permise pour les plus jeunes pendant la pose de midi. Uniforme obligatoire, tant pour les garçon que pour les filles, ce qui permet de repérer tout de suite les élèves en fonction de leur école. Par contre, il ne semble pas y avoir de devoirs à la maison.
L'acclimatation de Gaëtan à son nouveau milieu scolaire est évidemment une étape essentielle de notre installation ici.
*
* *
Vendredi, nous sommes partis avec les parents de Veronica passer un week-end sur l'île de Siquijor, dans ce « resort » que nous apprécions tellement, à savoir Coco Groove. C'est un endroit absolument délicieux. 
Calme, fraîcheur (relative), bord de mer avec un petit vent agréable, vue imprenable sur la mer et les îles des environs, personnel charmant, chambres à la décoration sympa, de type traditionnel (bambou, bois, etc) permettant de loger à 4. Pas de Tv, ni de téléphone dans la chambre, mais on n'est pas là pour ça. Vaste piscine d'eau de mer, avec bar aquatique. Quant à cette île dans son ensemble, elle est également pleine de charmes. Magnifiques paysages, pratiquement pas de voitures, juste des motos, habitants accueillants et charmants, pas de volcans (on ne sait jamais), climat moins pluvieux et moins chaud que Dumaguete. Il se dit même que la prison fait « portes ouvertes » permanentes : il n'y a pas de prisonnier !! Depuis quelques années, cet île autrefois partie de la province de Negros Oriental, a pris son destin en main. Ce qui explique peut-être son développement touristique et économique actuel. Mais cela reste très modeste et c'est là tout son charme.
Il y a peut-être une autre explication à ce retard de développement. L'île avait il y a peu encore la réputation d'être habitée par de nombreux sorciers et guérisseurs et les gens des îles voisines avaient donc peur de s'y rendre et d'être ensorcelés, le christianisme n'ayant pas balayé toutes les croyances ancestrales. Actuellement encore, vers Pâques, il y a un grand rassemblement de « druides » ou magiciens/guérisseurs et à cette époque, il n'y a plus une chambre ou un logement à trouver sur l'île, paraît-il.
L'an passé, pour voir à quoi cela ressemblait, nous nous sommes fait conduire auprès d'une guérisseuse qui souffle dans un pot d'eau avec un morceau de bambou et passe ainsi sur les zones malades des gens, prétendant ainsi les guérir. Elle commence ses manipulations par une prière, ce qui donne une idée de l'amalgame culturel dans la tête de tout ce petit monde.
Il paraît que l'on peut aussi demander dans les lodges et hôtels à se faire conduire auprès de l'un de ces guérisseurs, moyennant finance bien entendu. Dès lors, prudence et gare aux attrape-nigauds.
Ceci dit, il y a certainement des gens parmi la population des Philippines qui ont des dons plus ou moins avérés de guérisseurs, même dans la famille de Veronica. Elle me dit toujours qu'elle a été mise au monde par un oncle qui n'avait jamais fait d'études de médecine et que sa grand-mère avait une connaissance extraordinaire des plantes et de leur potentiel de guérison. Malheureusement, ces connaissances précieuses se perdent de plus en plus à cause de la prédominance de la médecine occidentale. Sait-on par exemple encore, que la simple pulpe d'un tronc de bananier constitue un excellent antiseptique ? Je ne désespère pas récolter encore quelques-unes de ces recettes précieuses avant qu'il ne soit trop tard.
Autre particularité de cette île : les patronymes sont souvent bizarres ou drôles. Par exemple : Tonnerre, Mort et que sais-je encore.
C'est dans cette île que Veronica et moi souhaiterions installer notre maison d'hôte. Aussi, pendant un jour et demi, nous avons sillonné les routes pour visiter des terrains. Et il est semble-t-il plus que temps, si nous voulons trouver quelque chose de convenable à un prix abordable. Apparemment, nous ne sommes pas les seuls, loin de là, à avoir réalisé les charmes de cet endroit.