Negros Oriental : Baslay Twin Hot Spring

Dimanche passé, le 15 janvier, nous sommes partis découvrir les sources d'eau bouillante jumelles de Baslay.

Baslay est un petit hameau (barangay) de la commune de Dauin (prononcer daouine, avec e muet), au sud de la petite ville du même nom. En venant de Dumaguete, à partir de la sortie de la petite ville, vous parcourrez un petit deux kms, avant de tourner à votre droite dans un chemin de terre qui ne paie pas de mine, peu après avoir passé sur un pont enjambant un petit rio. Attention, le chemin n'est vraiment pas facile à repérer. Seul un vieux panneau délabré indiquant les sources marque l'endroit ou il faut virer. Si vous ratez le chemin, vous traverserez un deuxième pont sur un rio plus large; c'est le signe qu'il faut faire demi-tour.

Commence alors un parcours de près de 10 kms, tantôt sur un simple chemin caillouteux et chaotique mis à mal par les pluies tropicales, tantôt sur une route asphaltée ou en béton. L'idéal est de rouler en 4 x 4, mais une berline un peu puissante fera aussi l'affaire, du moment qu'il fait bien sec. Motos et tricycles sont à proscrire, vu le mauvais état de certains tronçons et le gradient de pente.  Depuis Dumaguete, comptez trois bon quarts d'heure pour arriver à l'entrée du site. Très beaux paysages en cours de route.

On nous avait bien dit que l'ouragan Sendong était passé par là et que le site était fermé au public. Mais il en faut plus pour arrêter ma famille philippine. Et de fait, arrivés sur place, le site est officiellement fermé. Mais bon, ici, on fait à peu près ce qu'on veut, du moment que c'est à ses risques et périls. Avantage : nous n'avons pas dû acquitter le droit d'accès habituellement requis de P 30 par personne.

Nous voici donc en route, sur un très joli chemin bétonné, bien aménagé et agrémenté de plantes sur les bords. Ca descend, ça remonte, ça redescend... Quelque trois cents marches, paraît-il. Ok, mais alors à la grosse louche. Par contre, les quelques dernières dizaines de mètres sont plus «sportives ». Le chemin détruit, emporté par les flots furieux sur une vingtaine de mètres, met nos talents d'équilibristes amateurs à l'épreuve. On traverse le torrent qui, à notre demi surprise, est presque trop chaud. Plus loin, le chemin redevient civilisé et longe une cascade fumante, au fond tapissé de souffre jaune clair. Une forte odeur d'œuf pourri caractéristique agresse nos narines. Encore quelques mètres et nous voici à hauteur d'un joli coin à pique-niquer, com me on en voit ici : banquettes et toit en bambou, couverture en nipa. C'est propre, c'est net et on est seuls comme à la création du monde. Ni une, ni deux : on déballe nos victuailles (euh, vous vous attendiez à autre chose ??).

Pendant q ue les uns préparent p oulet et riz, d'autres explorent l'endroit plus avant. Le chemin poursuit sa route au-delà du coin pique-nique, mais pendant  quelques   mètres seulement. Au-delà, Sandong à tout emporté. En redescendant le long de la source sulfureuse, on peut traverser le torrent et contourner ce qu'il reste des bassins thermaux, remplis jusqu'à la gueule de cailloux et de sable, pour aller se plonger, si le cœur nous en dit, à même le lit du torrent. Quelque pierres bien agencées nous permettent de nous confectionner notre petit bassin personnel, idéal pour faire trempette dans cette eau à 35, 40° rendue laiteuse par le soufre. Cela repose et détend en même temps que la peau et les cheveux se trouvent assainis et purifiés.

Explorant l'endroit plus à fond, on découvre que l'eau sort en fait bouillante de la roche, mais qu'un savant mélange avec une source froide permet d'en tempérer suffisamment la chaleur pour permettre de s'y tremper sans se brûler. Attention toutefois : de petites sources chaudes jaillissent un peu partout entre les rochers et j'ai bien failli me brûler en voulant y mettre le pied !

Nos amis philippins, jamais à cours d'imagination, ont aussi créé sur place, à la main, une petite grotte où l'eau bouillante dégage une abondante vapeur chargée elle aussi de soufre. Quelques morceaux de bambous placés en travers du flux et pas mal endommagés par Sandong eux aussi, et voici ce qu'ils appellent pompeusement un « sauna » ! Bonne chance pour se coucher là sans glisser à l'eau et se brûler le pieds sinon plus !

Il ne nous reste plus qu'à remonter toutes ces marches qui cruellement viennent nous rappeler notre âge et notre manque d'exercice régulier (pas pour tous heureusement) et rejoindre notre véhicule.