Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Lundi 5 juillet. Depuis Sibulan, Negros Oriental. Temps couvert, 33°.

Après l'épisode de l'ordi oublié, nous pensions que nous aurions un voyage sans histoire et pas trop fatiguant : grâce à une place inoccupée, Gaëtan pouvait dormir allongé et moi, avec tout l'espace voulu pour mes jambes.

DSC01423.JPG

Le sort en avait décidé autrement. Le personnel naviguant dut d'abord faire face à un manque de 30 repas, suite à une erreur du service de catering. Heureusement, nous n'en souffrîmes pas. Ensuite, alors que notre approche de l'aéroport de Manille était entamée, nous eûmes la surprise de constater que notre avion était dévié et reprenait de l'altitude. Les explications du commandant de bord ne tardèrent pas. Suite à une panne du système d'atterrissage (radar) de l'aéroport de Manille et à cause d'une visibilité insuffisante pour permettre un atterrissage à vue, nous étions mis en circuit d'attente. Cela fait bizarre de voir sur les écrans de cabine l'avion parcourir un circuit en forme d'arabesques zigzagantes, alors qu'on sait que d'habitude, les circuits d'attentes des aéroports sont des quasi cercles. On se demandait si on allait pas finir par se crasher contre un autre appareil soumis au même régime. En plus, après une demi-heure d'aller et venue, on se demandait si on n'allait pas manquer de carburant. Pas très rassurant tout cela. Finalement, nouveau message du commandant : notre aéronef est dévié sur un aéroport militaire (Clarck Airbase) anciennement américain, à quelque 80 km de Manille. Ouf, nous retrouvions le plancher des vaches.

Mais c'était loin d'être la fin du voyage. De 10 minutes en 10 minutes, le commandant nous tenaient au courant des développements de l'affaire : on attendait une éclaircie sur Manille et les tractations entre le commandant, les autorités du contrôle aérien et le centre de décision de KLM allaient bon train. Car, pas question de mettre le pied sur le sol philippin à Clarck : un aéroport militaire ne dispose d'aucune infrastructure pour accueillir des centaines, voire des milliers de voyageurs civils. Comme il fallait s'y attendre, et un coup d'oeil par le hublot nous permit de nous en convaincre, plusieurs avions se trouvaient bloqués, je devrais dire embouteillés, comme nous.

Bref, prenant notre mal en patience, et tandis que l'aéroport pourvoyait au réapprovisionnement en carburant, nous finîmes par attendre près d'une heure trente avant que le mastodonte Boeing 777 qui nous hébergeait puisse reprendre les airs pour un ultime saut de puce de 10 minutes. Inutile de préciser que pendant toute cette attente, les téléphones portables chauffèrent dans plusieurs directions, les passagers prévenant qui, un ami, qui, un membre de famille qu'ils étaient sensés rejoindre. Quant aux vols de correspondance, je pense que beaucoup avaient fait une croix dessus : de toute façon, si on ne pouvait pas atterrir, il y avait peu de chance pour qu'on puisse décoller.

Heureusement que j'avais gardé mon GSM et ma carte SIM avec moi. Inquiets de pouvoir attraper le vol de Manille à Dumaguete (prévu à 14 h, alors que nous allions atterrir à 13 h passées au lieu de 8 h du matin), nous contactâmes un des frère de Veronica, Rading, vivant à Manille, pour envoyer son chauffeur nous chercher afin de nous conduire à l'autre aéroport de Manille, celui qui sert aux vols intérieurs, mais qui est en fait le voisin immédiat de l'aéroport international. Il faut savoir que, rien n'étant vraiment évident dans ce pays, quand on veut passer d'un aéroport à l'autre, malgré leur proximité et l'utilisation de pistes et infrastructures communes, il faut faire tout un tour dans la ville (bien encombrée), ce qui ne peut se faire qu'en navette - avec 100 kg de bagage, pas évident - ou en taxi. Nous avions prévus à l'origine de faire se transfert en taxi, pour ne pas déranger, mais là, pour le coup, c'était vraiment raté !

Enfin donc, on se grouille, on se dépêche, on se rue d'un point à l'autre et à l'arrivée, on parvient encore à se faire enregistrer pour le vol prévu pour Dumaguete, retardé lui aussi. On se dit qu'on a encore de la chance. Pensez-vous ? On poireaute de nouveau : une heure, deux heures, puis trois heures passent, toujours pas d'avion. Le hall des départs est envahi. Presque pas de sièges pour s'asseoir. On repense aux malheureux bloqués chez nous par le volcan islandais. On se prend à espérer ne pas rester bloqués des semaines dans ce terminal. Et puis, la nouvelle tombe : vu l'heure déjà tardive, soit 16 h 30 environ, et compte tenu de ce que l'aéroport de Dumaguete n'est pas équipé pour les décollages/atterrissages sans visibilité et/ou nocturnes, le vol est tout bonnement annulé. Et débrouille-toi pour te loger ! Quelques autres destinations se trouvent dans le même bateau que nous, mais quelques vols partent quand même (pour des aéroports plus importants).

Nous revoilà dans la panade. Course aux renseignements, file au bureau de la compagnie aérienne : vols du lendemain pleins, sans garantie d'un décollage, on est bien. Retéléphone à Rading, palabres entre nous : que faire ??? On sent déjà pas mal les plus de 24 heures sans pratiquement dormir. Les jambes et les paupières se font lourdes.

003 Manille, le terminal des lignes intérieures

Finalement, on se décide pour un vol vers Cebu et de là, pour prendre un bateau pour Dumaguete. Re-file au bureau de la compagnie : Ok pour le vol, mais à 4 h du matin. Bon tant pis, on le prend, même si on ne dormira pas beaucoup. Rading, notre sauveur, nous embarque dans sa voiture et nous voilà dans les rues de Manille, toujours bouchonnantes, pour aller passer trois heures de sommeil dans sa maison, après un petit repas dans un restau.

2 heures du mat, dimanche. Le saut du lit est pénible : l'angoisse de ne pas entendre sonner le GSM me réveille toutes les heures. Notre hôte a préférer ne pas se coucher et est resté devant le petit écran. Pas le temps de déjeuner. En route pour l'aérogare. Heureusement, les routes sont plus dégagées. A 4 heures, comme prévu, l'avion mets les gaz et nous quittons le sol de Manille. Enfin.

004 entre Cebu et NegrosAprès, le reste du voyage est d'un banal à crever : atterrissage à Cebu, prise en charge par le chauffeur de MAPECON (la firme de l'Oncle de Veronica où travaille Rading), arrivée en VIP à un petit port appelé BATO (ça ne s'invente pas),  après un parcours en voiture de 3 heures. Ensuite, le bateau quitte le bord juste après notre arrivée et 20 minutes plus tard, nous dépose sur l'île d'en face, Negros, au débarcadère de Sibulan. Et là, enfin, nous avons le sentiment d'être arrivés ! Nilo, un autre frère de Veronica, nous attend avec la voiture de la famille et voici finalement le décor familier de la maison des parents de ma chérie.

Tag(s) : #Souvenirs de voyage
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :