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Sibulan, Negros Oriental, lundi 26 juillet, 21 h.

 

Mercredi passé, 21 juillet.

001. Notre trajet

 

Nous poursuivons notre exploration de l'île de Negros. Cette fois, nous avons décidé de pousser une pointe jusqu'à l'extrême sud de l'île, à Sipalay et sa région. C'est pratiquement le plus loin qu'on puisse aller en une journée en voiture, compte tenu de la distance et de l'état des routes. Surtout que nous ne sommes pas très matinaux, vacances obligent.

 

Sur les conseils de mon beau-frère, nous allons couper à travers l'île, chemin qui semble le plus court. Nous partons donc vers le nord, le long de la côte, en direction de Bais (prononcer BA-IS).

 

Avant d'arriver à Bais, on aperçoit sur la droite, le long de la grand'route, une vétuste petite locomotive installée là comme pour monter la garde. Nous nous arrêtons pour prendre quelques photos. Il s'agit d'un vestige des chemins de fer construits il y a bien longtemps pour transporter les cannes à sucre des champs aux sucreries. Paraît que certaines lignes sont encore exploitées comme jadis à Negros occidental. D'ailleurs, de ci de là, il arrive que les routes soient traversées par les anciens rails de ces chemins de fer, tant dans la région de Bais qu'à Negros occidental.

23. Ancienne locomotive d'un train utilisé pour l'exploitation de la canne à sucre

Passé cette petite ville sans charme qu'est Bais, une route part sur la gauche et grimpe en montagne par par une succession de lacets, très serrés parfois. En nous élevant, nous découvrons un fantastique paysage : vue sur la profonde baie de Bais et la vaste plaine environnante, très verte entre cocotiers luisant au soleil, rizières aux tons allant du pâle au foncé et champs de cannes à sucre plus unis; au loin, la mer azur et miroitante sous de rares touffes de nuages gris et blancs. Quelques balafres sinueuses aux eaux brunes, des rivières, déchirent la verdure.  Des filets de fumée paresseuse s'élèvent de petits villages.   La route est de bonne qualité dans l'ensemble, bien que certains tronçons, en cours de rénovation ou presque, demeurent à l'état de chemin de terre.

 

Après avoir atteint un point culminant, la route redescend un peu vers ce qui nous semble être un vaste plateau. Tout au loin, de hauts sommets. Et pour le reste, la plaine alterne entre champs de cannes à sucre, rizières au vert de nuances variables et villages aux maisons de bambous. Roulant ainsi, nous traversons Mabinay et Kabankalan. Cette dernière ville a acquis une importance non négligeable avec l'installation de sucreries il y a trente ans seulement. Sans nous en rendre compte, nous sommes lentement redescendus à l'altitude zéro ou presque, de telle sorte que, passé Ilog, nous sommes tout surpris de revoir la mer à notre droite. Après Cauayan, la route remonte un peu et longe un à-pic assez élevé d'où nous pouvons découvrir une succession de baies et de pointes en direction de Sipalay.

 

Il est près de 13 h et la faim nous tenaille. Aussi sautons-nous sur le premier « resort » que nous renseigne le guide, même si ce n'est pas le moins cher, à savoir Punta Bulata White Beach Resort. En plus, il est bien repéré le long de la grand'route, de telle sorte que nous trouvons assez facilement le chemin chaotique qui y mène. Chemin d'ailleurs plus long que nous ne pensions (5 km), de telle sorte que nous nous demandons si en fin de compte nous allons y arriver. Finalement, une grande grille métallique apparaît. Il est indiqué d'actionner le klaxon pour signaler sa présence, mais nous n'avons même pas à le faire pour voir la grille s'ouvrir tout grand.

003. Près de Bulata, Entrée du Punta Bulata Beach Resort

Petit coin de paradis (un de plus !). Très joli aménagement général. Nous demandons à visiter les chambres et à connaître les prix (ça peut toujours servir). Pouvons-nous déjeuner ? Oui, mais nous devons payer un droit d'entrée et si nous voulons utiliser la piscine, c'est deux cents pesos de plus. Même le bain de mer n'est pas gratuit ! Finalement, Veronica, avec son bagout habituel, obtient que nous puissions déjeuner sans payer le droit d'entrée, mais nous renonçons à la baignade. Ce qui est bien difficile, vu la beauté de la piscine. Mais enfin, il est de toute façon déjà assez tard lorsque nous sortons de table et il nous reste pas mal de km à parcourir. Enfin, si nous avions insisté un peu, nous aurions peut-être pu bénéficier d'un prix spécial pour cette fameuse baignade en piscine, vu que, de toute façon, il n'y avait pas un chat à part nous.

005. Punta Bulata Beach Resort : la piscine

 

006. Punta Bulata Beach Resort : la plage

 

Le déjeuner avalé, nous reprenons donc la route vers Sipalay, avec l'idée de visiter l'une ou l'autre plage avec ses hôtels en cours de route. Autour de nous, le paysage change. Partout, au-delà des champs, une multitude de collines ou petites montagnes qui nous font irrésistiblement penser aux Chocolate Hills de Bohol, en moins arrondis toutefois.

011. Vers Sypalay, à la recherche de Sugar Beach

Avant d'atteindre Sipalay, nous cherchons le chemin qui est sensé nous mener à Sugar Beach où, paraît-il, plusieurs « resorts » sont installés et où il y a de belles plages aussi. Nous avons cependant beaucoup de mal à trouver un chemin qui mène à cette baie et, pas de chance, un pont vétuste nous empêche d'accéder avec la voiture, car seuls les tricycles sont autorisés à le traverser. Décidément, rien n'est simple dans ce pays ! Bref, nous renonçons et faisons demi-tour.

014. Vers Sipalay, Sugar Beach, on ne te verra donc pas

Nous poursuivons vers Sipalay. La route pique en équerre sur la plage. Et quelle plage ! Jamais rien vu de tel ici : pas un cocotier, pas un fifrelin d'ombre, une très longue langue de sable blanc; une vraie plage de Méditerranée. Le long de cette étendue, une route bordée d'une rangée de baraques appelées pompeusement « restaurant » ou « bar ». Il y a un potentiel touristique certain à cet endroit. J'imagine que le dimanche, en pleine saison sèche (avril-mai), ça doit grouiller pas mal. Quoique, sans protection contre le soleil, ça doit brûler pas mal aussi.

 

018. Sipalay, la plage énorme de sable blanc

023. Sipalay. Depuis la plage, on aperçoit l'île de la Tortue

Depuis la plage, nous sommes frappés d'apercevoir en direction du sud un promontoire rocheux dont la forme nous fait irrésistiblement penser à une tortue. Ce qui est curieux, c'est qu'une île plus au nord, du côté de Bulata, s'appelle effectivement l'île de la tortue, mais peut-être pour d'autres raisons.

 

Tout au bout de la plage, vers le sud, un petit port de pêche avec quelques bateaux à balanciers. La ville est en train de l'améliorer en créant une jetée artificielle jusqu'à un îlot à 150 ou 200 m de la plage. Tout au fond de ce petit havre, une jolie petite plage classique, c'est à dire bordée de cocotiers. Mais je me dis que si les pêcheurs rejettent à cet endroit ou tout près leurs déchets de poissons ou pire, la baignade ne doit pas être très saine.

028. Sipalay, quelques bâteaux de pêcheurs

 

027. Sipalay, la petite plage, tout au bout du port de pêche

 

C'est ainsi que nous terminons notre découverte. Le soir tombe et il est temps de reprendre la route. Pour ne pas retraverser la montagne, nous poursuivons la route de la côte, en direction de Bayawan, Nagbalaye, Maloncon, etc.

 

La conclusion de notre excursion est qu'il faudrait pour bien faire prendre quelques jours à Sipalay ou dans les environs pour découvrir tout ce qu'il y a aux alentours : grottes, chutes d'eau, plongée sur épaves... Surtout qu'on passe pas mal de temps à trouver le chemin qui mène à toutes ces petites merveilles. Il paraît qu'il y a même une épave que l'on peut voir simplement avec masque et tuba.

 

Et, si l'on a beaucoup de chance et qu'on s'arrête à Hinoba-an, il se peut qu'on trouve quelque pépite d'or le long de la rivière Bacuyongan ou même, qui sait, sur la plage. En 1982, cette petite cité connut une brève, mais fulgurante ruée vers l'or, avec tous les effets néfastes et les bagarres que cela suppose. Toutefois, les sondages effectués par le gouvernement à l'époque laissèrent présumer qu'un véritable trésor se cache dans les entrailles de la terre (10 millions de tonnes de roche avec un taux de 3 grammes d'or par tonne en moyenne, soit 30 tonnes !) et dès fin 1982, un embargo total fut mis sur la prospection sauvage.

Tag(s) : #Souvenirs de voyage
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