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Magatas, dimanche 18 juillet 2010, 19 h 40.

Quatre heures de l'après-midi, déjà. La lumière se fait plus tendre, semble moins accabler tout ce qui se trouve sur son chemin, acquière une transparence cristalline. Les ombres s'allongent, donnant plus de relief aux arbres, maisons, jusqu'au moindre brin d'herbe. Les palmes des cocotiers se drapent d'une aura nouvelle, changeante selon que les rayons du soleil les traversent ou les atteignent de face. La chaleur aussi se fait moins agressive.

 

L'heure que je préfère. L'heure où je me rends à la plage, déserte en semaine. La marée descend. L'eau tiède, parcourue d'une petite brise frisottante me caresse la peau, comme pour me souhaiter la bienvenue. Je m'avance de quelques dizaines de mètres, mais l'onde s'obstine à ne pas monter plus haut que mon genou. Alors, je m'assieds sur le sable, dans cette eau transparente et j'observe.

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Devant moi, la mer, avec au loin, les îles de Cebu vers l'est, de Siquijor, plus lointaine, vers le sud. Par dessus chacune d'elle, un chapeau de nuages en panaches d'ouate superposés. Le soleil qui descend les colore de plus en plus de nuances rosées, orangées. Passe un pêcheur sur sa barque traditionnelle à deux balanciers, simplement munie d'une petite voile romaine, un morceau de vieille toile en vérité. La brise légère lui suffit à contrer le courant qui se fait pressant à cet endroit et à filer à belle allure. Je m'étonne de voir cette barque marcher à la voile, alors que la plupart de ces minuscules nacelles sont généralement munie d'un moteur bruyant.

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Sur mon côté, vers le nord, les montagnes de Negros. Tout là-bas, dans la brume, on perçoit un sommet tronqué, légèrement incurvé : probablement un ancien volcan, rappel de l'origine chaotique de l'archipel. A gauche, un curieux et immense nuage columnaire monte de derrière les montagnes et s'étale en un large langue grisâtre, masquant presque le soleil. Pour autant que je puisse en juger, il s'agit de fumée plutôt que de vapeur d'eau. L'hypothèse la plus vraisemblable est que les planteurs de cannes à sucre, nombreux sur Negros Occidental, on mis le feu aux chaumes pour nettoyer leurs champs.


Ensuite, mon regard embrasse la plage et la ligne qui ourle mon champ de vue par delà. Là, le vert des végétaux domine, entrecoupé par le blanc rehaussés de couleurs plus ou moins vives, souvent de mauvais goût, des bâtisses assez cossues, plutôt récentes qui occupent cette partie de la côte. Plus vers le sud, les maisons deviennent plus modestes et même de misérables cahutes de bambou sur pilotis.


Sur la plage, une petite écolière en uniforme, l'air serein et sac au dos, s'en retourne à la maison...


Rapidement, la lumière décroît : nous sommes près de l'équateur. Rafraîchi par mon bain, je me décide, à grand regret, à quitter mon poste d'observation. 17 h 30 : il est temps de rejoindre le hameau avant que la nuit ne s'installe.

Tag(s) : #Souvenirs de voyage
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